L’essaimage est un phénomène de reproduction bien connu des apiculteurs et mérite bien une page dans ce blog conseil. En effet, il reste difficile à maîtriser même pour l’apiculteur le plus aguerri et ce pour plusieurs raisons que nous allons essayer d’énumérer ici ensemble.
La définition
En général, cela se passe en saison propice au printemps, quand la reine et une partie des abeilles quittent la ruche pour former une nouvelle colonie. Nous sommes alors en pleine période de reproduction des abeilles initiée par la naissance des faux bourdons mâles et des reines vierges qui vont se faire féconder. C’est pour cela que nous pouvons assimiler l’essaimage en quelques sortes à l’une des formes du mode de reproduction chez nos colonies d’abeilles.
Aussi, l’essaim se constitue en un nuage d’abeilles qui peut atteindre une vingtaine de mètres de long et qui parcourt son territoire à la recherche d’un endroit propice pour s’établir et reformer une colonie. C’est une forme de conquête de l’espace et de pérennisation instinctive de la colonie afin de prospecter de nouvelles ressources mellifères.
Plus techniquement, au printemps, la ruche est saturée de nectar et de pollen si bien que la reine ne possède plus assez de place pour pondre. Au préalable, elle aura pris soin de pondre des œufs non fécondés dans de plus grandes cellules construites pour l’élevage des mâles dit faux bourdons.
Un déséquilibre de population entre jeunes abeilles , butineuses et surtout rayon de couvain naissant s’instaure. Il y a moins de jeune larve à nourrir et beaucoup de couvains naissants (c’est à dire operculé). C’est le tout début de la fièvre d’essaimage (J0).
La reine commence alors à maigrir et diminuer sa cadence de ponte, un élevage royal commence à se réaliser sur les extrémités du cadre ou rayon présenté ci dessous à gauche.
On nomme cela cellules d’essaimage à mettre en opposition avec le rayon de droite qui présente des cellules de sauveté en son centre:
« On peut en déduire alors que la reine mère est morte dans ce cas de figure ».
Après l’operculation de ces cellules qui vont mettre env. 7 à 8 jours à éclore (J+7), la reine plus légère s’envole avec une partie de la colonie pour prospecter de nouveau territoires. C’est la caractéristique d’un essaim primaire car c’est la veille reine qui laisse sa place dans la ruche d’origine alors que les prétendantes sont encore au stade larvaire.
Dans le cas de fortes colonies et donc d’un élevage massif de dizaines de cellules royales, à l’éclosion, les premières reines s’envolent emportant au fur et à mesure une population de moins en moins denses. On parle ici d’essaimage secondaire voire tertiaire ect… Il est à noter ici que nous assistons de plus en plus à ce phénomène en raison des changements climatiques avec la hausse des températures printanières.
Il est parfois même constaté un orphelinage de la ruche d’origine. Cela ne réside pas tant sur ces multi-essaimages mais le plus souvent les conséquences d’un échec de fécondation de la jeune reine.
Cela me permet ici d’ouvrir la parenthèse sur la fécondation des reines qui a lieu à l’extérieur de la ruche. La reine vierge effectue des vols de fécondation durant plusieurs jours au cours desquels elle va rejoindre des congrégations de mâles. Elle traverse alors les nuages de mâles et se fait féconder par un faux bourdon qui va perdre ses organes génitaux et mourir au cours de l’opération. Cette dernière sera répétée une vingtaine de fois pour obtenir un réservoir de spermatozoïdes.
C’est ainsi que la reine effectue cette série de vol nuptial qui sera unique dans vie. De retour à la ruche, elle commencera à pondre.
Le contrôle
Aussi, pour la plupart d’entre nous qui employons des ruches à cadres, le contrôle de ce phénomène est réalisable en ajustant l’espace nécessaire à l’apport soudain et parfois important de nectar et pollen. Pour cela il faudra veiller à ce que les castes d’abeilles ne soit pas déséquilibrées avec la présence de couvain operculé. Une jeune reine permet de réduire l’instinct d’essaimage ainsi que la réduction du nombre de cellules royales.
L’élimination des cellules est un facteur déterminant dans l’annulation des projets de vagabondage entrepris par la colonie. Cependant, il faudra faire preuve de prudence pour déterminer si la reine est bien présente et encore en vie au sein de la colonie. Dans ce cas le marquage de la reine peut vous aider à indiquer sa présence ainsi que la présence d’œufs fraîchement pondus aussi.
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